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Performances agronomiques et environnementales de la méthanisation de CIVE

Deux exemples d’insertion de CIVE

La méthanisation agricole connaît un développement marqué en France depuis une vingtaine d’années. Si elle est fréquemment associée à l’élevage, dont elle valorise les effluents, une méthanisation agricole sans élevage se développe aussi, en particulier en Île-de-France. Ses impacts agronomiques et environnementaux demeurent mal connus. Dans ce contexte, la Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRIAAF) d’Île-de-France a commandé une étude visant à modéliser ces impacts à l’échelle des parcelles et des exploitations agricoles. Cette note présente les principaux résultats de ce travail, réalisé par AgroParisTech et Inrae.

Cette étude témoigne de la grande homogénéité des systèmes de culture et de production, liés aux méthaniseurs agricoles sans élevage franciliens en fonctionnement en 2021. Les analyses de digestats précisent les propriétés de ces derniers et donnent des clefs pour leur meilleure gestion. À l’échelle de la parcelle et de l’exploitation, les simulations permettent d’évaluer les impacts agronomiques et environnementaux des systèmes de culture et de production liés à la méthanisation agricole sans élevage.

Ce travail apporte aussi un éclairage nouveau sur la réalité du terrain, et sur les connaissances et références qui manquent aujourd’hui aux agriculteurs concernés pour conduire leur unité de méthanisation et leur exploitation de façon optimale. C’est pourquoi un recueil de recommandations a été élaboré, à partir des conclusions de l’étude, à destination des agriculteurs, des conseillers et des acteurs institutionnels.

Il souligne notamment l’importance de s’accorder sur le statut et les objectifs des CIVE (cultures à vocation principale de production de biomasse ou couvert multi-services), ce qui implique des choix de CIVE et des conduites culturales différentes (fertilisation, protection phytosanitaire, etc.). Dans tous les cas, des expérimentations supplémentaires sont nécessaires afin de définir des références pour la fertilisation des CIVE, ainsi que les seuils de déclenchement éventuel d’une protection phytosanitaire de ces cultures.

La question de l’irrigation des CIVE d’été, ou des cultures suivant les CIVE d’hiver, doit également faire l’objet d’une réflexion qui tienne compte des ressources en eau disponibles, notamment dans un contexte de changement climatique. Enfin, des interrogations subsistent aussi sur l’effet de la méthanisation sans élevage sur la biodiversité.

>> Télécharger la note d’analyse

Sophie Carton, AgroParisTech
Florent Levavasseur, Inrae, UMR ECOSYS
Mickaël Hugonnet, Centre d’études et de prospective